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Homélie pour l’Annonciation et le dimanche de la restauration du culte des icones (Fête de l’Orthodoxie)

Les deux premiers dimanches du carême sont consacrés, l'un à faire mémoire du rétablissement de la vénération du culte des saintes icônes après la longue persécution iconoclaste qui avait marqué le huitième siècle et une partie du neuvième ; le second dimanche de carême, dimanche prochain, sera consacré à la mémoire de saint Grégoire Palamas.

Nous pouvons être tentés de nous demander quel rapport il y a entre les saintes icônes, saint Grégoire Palamas et le carême, qui est notre préparation à Pâques.

Pour bien le comprendre, il faut réfléchir à ce que signifient ces trois choses. Dans les trois cas, il s'agit de prendre davantage conscience des aspects fondamentaux de la foi chrétienne. Car c'est la foi qui est le fondement de toute notre vie spirituelle, de toute notre vie de chrétien.

La vie chrétienne n'est pas simplement faite d'un ensemble de préceptes, de règles à observer, de choses que nous aurions à faire ou à ne pas faire, en nous appuyant seulement sur nos propres forces, sur notre propre volonté. Ce qui est au cœur de la vie chrétienne, de la foi chrétienne, c'est que Dieu est lui-même intervenu librement dans l'histoire des hommes pour, à la fois, les réconcilier avec Lui dans le Christ, et, les ramener à l'unité également dans le Christ, en les faisant participer, ensemble, à la même vie divine.

Fête de l'Annonciation

25 mars

Icône de  l'Annonciation par André Roublev
Annonciation à la très sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie

Tropaire, ton 4

Aujourd'hui notre salut commence,
et le mystère d'avant les siècle se manifeste.
Le Fils de Dieu devient Fils de la Vierge
et Gabriel annonce cette grâce.
Clamons avec lui à la Mère de Dieu :
"Sois dans la joie, pleine de grâce,
le Seigneur est avec toi !"


Kondakion, ton 8

Ton peuple, que tu as défendu et délivré des malheurs, célèbre ta victoire et te rend grâces,
ô Mère de Dieu.
Par ta puissance invincible, libère-nous de tous périls, nous qui te chantons : "Réjouis-toi, Epouse intépousée !"





L'Annonciation (gr. Evangelismos - Ο Ευαγγελισμός της Θεοτόκου) à la Vierge Marie est une grande fête de l'Église Orthodoxe, commémorée le 25 mars. Conformément à l'Évangile selon saint Luc 1:26-38, l'archange Gabriel est apparu à la Vierge Marie et lui dit qu'elle va concevoir un fils, bien qu'"elle n'ait connu point d'homme".
Pour en savoir plus

La prière du Carême orthodoxe

Parmi toutes les hymnes et prières de Carême se trouve une courte prière que l’on peut appeler la prière du Carême. La tradition l’attribue à l’un des grands maîtres de la vie spirituelle, saint Éphrem le Syrien (+373).


Seigneur et Maître de ma vie,
ne m'abandonne pas à l'esprit de paresse, de découragement, de domination et de vaines paroles !
(une métanie)


Mais fais-moi la grâce, à moi ton serviteur,
de l'esprit d'intégrité, d'humilité,
de patience et d'amour ! (une métanie)

Oui, Seigneur et Roi,
accorde-moi de voir mes fautes
et de ne pas condamner mon frère,
car Tu es béni dans les siècles des siècles ! (une métanie)
Amen

Молитва поста св. Ефрема Сирина 

Господи и Владыко живота моего! Дух праздности, уныния, любоначалия и празднословия не даждь ми. (Земной поклон) 

Дух же целомудрия, смиренномудрия, терпения и любве даруй ми, рабу Твоему. (Земной поклон) 

Ей, Господи Царю, даруй ми зрети моя прегрешения и не осуждати брата моего, яко благословен еси во веки веков. Аминь. (Земной поклон) 

Боже, очисти мя, грешного и помилуй мя.


Le Carême dans nos vies

par le Père Alexandre Schmemann

LE JEÛNE COMME COMBAT SPIRITUEL
Qu'est-ce que le jeûne pour nous, chrétiens ? C'est notre incorporation à cette expérience du Christ lui-même, par laquelle il nous libère de notre entière dépendance envers la nourriture, la matière et le monde.
Jeûner ne signifie qu’une chose : avoir faim, jusqu’à la limite de la condition humaine qui dépend entièrement de la nourriture, et là, ayant faim, découvrir que cette dépendance n’est pas toute la vérité au sujet de l’homme, que la faim elle-même est avant tout un état spirituel et que, finalement, elle est en réalité la FAIM DE DIEU...
 

 

Nous avons besoin avant tout d'une préparation spirituelle à cet effort du jeûne. Elle consiste à demander aide à Dieu et à centrer notre jeûne sur Dieu. C'est par amour de Dieu que nous devrons jeûner. Il nous faut redécouvrir notre corps comme temple de la divine présence, retrouver un respect religieux du corps, de la nourriture, du rythme même de la vie.

PRENDRE LE CARÊME AU SÉRIEUX
Comment appliquer l'enseignement de l’Église à propos du Carême, tel que nous le livre principalement la prière liturgique de Carême, à notre vie ? Comment le Carême peut-il avoir une influence réelle, et non point seulement extérieure sur notre existence ?

Dimanche du Pardon

Le dernier dimanche avant le Grand Carême

Ce dimanche 17 mars 2024 est appelé "Dimanche du Pardon ou de l'expulsion d'Adam du Paradis" (ou encore "dernier jour des laitages"). Le Carême est compris comme la libération de l'esclavage du péché. L'évangile de ce dimanche (Mathieu 6, 14-21) dicte les recommandations nécessaires à cette libération : d'une part le jeûne ne doit pas être pratiqué de façon ostentatoire, d'autre part celui-ci n'a aucune valeur s'il n'est accompagné du pardon à son prochain ("Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi").


« Le Seigneur dit : Oui, si vous remettez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous remettra aussi ; mais si vous ne remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos manquements.

Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense.

Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel : là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur. »


Le rite du Pardon. À la fin des vêpres sont chantés les stichères de Pâques. La tradition veut que ce soir là, chacun demande pardon à ses proches pour ses fautes volontaires ou involontaires, connues ou ignorées.

Apostiches du Triode
Ton 4
Ta grâce, Seigneur, l'illumination de nos âmes, a brillé / Voici le temps bienvenu, voici le temps du repentir / Repoussons les œuvres des ténèbres, revêtons les armes de la lumière / afin que traversant le grand océan du jeûne / nous puissions parvenir à la Résurrection le troisième jour // de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, qui sauve nos âmes.

Dimanche du Fils Prodigue

 

Tropaire des vêpres du Dimanche
du retour du Fils Prodigue

De quels biens me suis-je privé, malheureux que je suis, de quel royaume me suis-je exilé; j'ai dépensé le trésor que de Toi j'avais reçu, loin de Ta loi j'ai cheminé. Hélas, ô ma pauvre âme, tu seras livrée au feu éternel, mais avant la fin dis au Christ notre Dieu: Comme le Fils prodigue accueille-moi, Seigneur, et prends pitié de moi. 

Kondakion, ton 3 Triode
Dans ma déraison, j'ai fui ta gloire paternelle, / par de mauvaises actions j'ai dissipé les richesses que Tu m'avais données ; / aussi comme le fils prodigue je te clame : / j'ai péché contre toi, Père compatissant, // reçois-moi qui me repens et fais de moi l'un de tes serviteurs. 

 

Lecture de l'Évangile selon saint Luc (Lc XV,11-32) 

En ce temps-là, Jésus dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Mon père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir”. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout ramassé, partit pour un pays éloigné, où il dissipa son bien en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla se mettre au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les pourceaux. Il aurait bien voulu se rassasier des carouges que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait. Étant rentré en lui-même, il se dit : Combien de mercenaires chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai : “Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils ; traite-moi comme l'un de tes mercenaires”. Et il se leva, et alla vers son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa. Le fils lui dit : “Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils”. Mais le père dit à ses serviteurs : “Apportez vite la plus belle robe, et l'en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt, et des souliers aux pieds. Amenez le veau gras, et tuez-le. Mangeons et réjouissons-nous ; car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé”. Et ils commencèrent à se réjouir. Or, le fils aîné était dans les champs. Lorsqu'il revint et approcha de la maison, il entendit la musique et les danses. Il appela un des serviteurs, et lui demanda ce que c'était. Ce serviteur lui dit : “Ton frère est de retour, et, parce qu'il l'a retrouvé en bonne santé, ton père a tué le veau gras”. Il se mit en colère, et ne voulut pas entrer. Son père sortit, et le pria d'entrer. Mais il répondit à son père : “Voici, il y a tant d'années que je te sers, sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je me réjouisse avec mes amis. Et quand ton fils est arrivé, celui qui a mangé ton bien avec des prostituées, c'est pour lui que tu as tué le veau gras !” “Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi ; mais il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu'il est revenu à la vie, parce qu'il était perdu et qu'il est retrouvé”. »