Seine-et-Marne : pourquoi y a-t-il une église orthodoxe dans le village de Moisenay ?
Dans le village de Moisenay, l'église orthodoxe, Notre Dame de Kazan, réunit de nombreux fidèles venus de tout le département. On vous explique la genèse de cette implantation.
Par Agnès Braik, Publié le 23 Oct 22 à 14:48
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Pour comprendre l’existence de l’église orthodoxe, Notre Dame de Kazan, dans le village de Moisenay (Seine-et-Marne), près de Melun, il faut remonter dans le temps et se déplacer en région parisienne.
Moniales
En 1935, une paroisse d’Île-de-France recherchait une maison de repos pour les réfugiés russes qui travaillaient notamment chez Renault, à Boulogne-Billancourt, et qui prenaient de l’âge. Les recherches qui mèneront en Seine-et-Marne, à Rozay-en-Brie, aboutiront à l’acquisition d’une propriété pour 22 personnes. Dans cette maison russe, une communauté de moniales s’installe pour fonder le monastère de la Résurrection.
En 1938, une partie de cette communauté essaime à Moisenay, où elle loue une grande propriété située sur un terrain boisé. Un domaine qui sera acheté dans les années 60 pour le compte du monastère.
Le père Euthyme, qui officiait auparavant à Rozay-en-Brie, s’y installe. De 1940 à 1966, on lui doit la construction de l’église en forme de navire, couronnée d’un bulbe et d’une croix orthodoxe à 8 extrémités.
Il allait lui-même chercher les pierres dans les champs pour les fondations de l’édifice religieux, situé à la pointe de la propriété. Décédé en 1973, il y a été inhumé et le public peut voir sa pierre tombale. Quant au cimetière, il abrite aujourd’hui près de 80 tombes orthodoxes, régulièrement entretenues.
Fresques
Les magnifiques fresques intérieures, représentant des saints et des fêtes religieuses, ont été réalisées par le moine Grégoire Krug, de 1964 à 1966. Dans sa vie, il a réalisé 450 œuvres iconographiques sur les saints de France, dont sainte Geneviève de Paris, disséminées à travers le monde. A Moisenay, ses fresques sont régulièrement restaurées, afin de conserver leur clarté exceptionnelle.
Jusqu’en 1987, des réfugiées et des personnes âgées seront hébergées sur le site. La renaissance des lieux date de 2000. Depuis lors, ils attirent de façon permanente les fidèles venus de tout le département, qu’ils soient Français ou d’origine russe, grecque, ukrainienne, libanaise, portugaise, etc.
La communauté se retrouve pour les offices hebdomadaires, célébrés principalement en français, les fêtes et les repas en commun.
Des actions caritatives – récemment une collecte pour l’Ukraine – sont également régulièrement organisées. Sans oublier les activités telles que les randonnées, parfois en lien avec les scouts.
Une communauté mosenienne largement ouverte sur l’extérieur, en lien notamment, via les pèlerinages, avec Bussy-en-Othe, dans l’Yonne, où une communauté de moniales avait essaimé en 1946.
Plus d’informations sur le site Internet : skite-notredame-de-kazan.blogspot.com