Icône pour la fête de Pokrov, Protection de la Mère de Dieu |
Tropaire, ton 4
Fidèles, célébrons aujourd’hui dans la lumière /la venue de la Mère de Dieu qui nous protège /
et, tournés vers son image très pure, disons humblement : / Recouvre-nous de ton saint voile, délivre-nous de tout mal // et prie le Christ notre Dieu pour qu’Il sauve nos âmes.
Kondakion, ton 3
La Vierge aujourd’hui se tient dans l’église, / et en secret prie Dieu pour nous avec l’assemblée des saints ; / les anges et les évêques se prosternent, / les apôtres et les prophètes exultent, // car la Mère de Dieu prie pour nous le Dieu d’avant les siècles.
La fête orthodoxe du Pokrov ou de la "Protection de la Mère de Dieu" a lieu le 1er octobre (le 14, selon le calendrier julien utilisé par les Eglises orthodoxes de rite slavon). Pokrov ou Pokroff signifie "voile". Dans l'hébreu de l'Ancien Testament, le mot "voile" (seter) signifie aussi, au sens figuré, "protection, sécurité".
C’est une fête d’origine russe: elle commémore une apparition de la Mère de Dieu à Constantinople dans l’église des Blachernes, illustre sanctuaire marial et très belle église de la Ville. D’après le Synaxaire (livre de l’historique des fêtes et des mémoires des saints pour chaque jour), la Vierge apparut à André, un Fol-en-Christ d’origine slave qui vivait au 10e siècle, et à son disciple Epiphane. L’empire byzantin était alors menacé.
La fête de la Sainte Protection de la Mère de Dieu a été instituée à la suite d'une vision
qu'eut notre Saint Père André le Fou pour le Christ, un jour où l'on célébrait une vigile dans l'église
des Blachernes à ConstantinopIe. A la quatrième heure de la nuit, le saint plongé en prière éleva ses
yeux vers le ciel et vit la sainte Mère de Dieu se tenir au-dessus de l'assemblée et recouvrir ses
fidèles de son voile. André s'assura de la réalité de sa vision auprès de son disciple, qui lui aussi
avait été jugé digne de contempler ce spectacle. Le saint se précipita alors dans le sanctuaire, ouvrit
le coffret qui contenait le précieux voile de la Reine du monde, et, debout devant les portes saintes,
il l'étendit au-dessus de la foule. Le voile était si grand qu'il recouvrit toute la nombreuse assemblée,
mais restait suspendu en l'air, soutenu par une force mystérieuse. La Mère de Dieu s'éleva alors
dans le ciel, entourée d'un violent éclat lumineux, et disparut, laissant au peuple chrétien son saint
voile en garantie de sa protection bienveillante. Cette protection, la Mère de Dieu la montra à
mainte reprise à l'égard de la ville impériale et, par analogie, envers toute la sainte Eglise du Christ,
la nouvelle Jérusalem. C'est en effet partout et à tout moment que le la Souveraine du monde étend
mystiquement son voile sur les chrétiens, en faisant monter vers son Fils et Seigneur ses prières et
ses intercessions pour le salut du monde.
LE SYNAXAIRE – Vie des Saints de l’Eglise Orthodoxe
Adaptation française par Macaire, moine de Simonos-Petra
Au 1er octobre (volume 1, p. 214-215)